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IMPRIMERPourquoi le plus jeune ?

Je vais te raconter une histoire. Ceci se passait dans la banlieue "chic" d'une ville étrangère où sévit l'avortement, non absolument "libre", mais fort dangereusement "libéralisé". Un médecin qui n'était pas avorteur – il en existe, même dans cette ville – était reçu à déjeuner par un couple d'amis. Aux croquettes de turbot, on parle de la pluie et du beau temps ; au canard braisé, le maître de maison, après s'être éclairci la gorge, déclare au praticien que sa femme aurait un "service" à lui demander. Puis, la conversation dévie encore et ce n'est qu'au dessert que la jeune femme "accouche"... ou plutôt avoue, qu'enceinte d'un quatrième enfant, elle aimerait bien ne pas accoucher ! Certes, elle habite une agréable villa entourée d'un beau jardin et sa situation de fortune est confortable, mais voilà, c'est une question de principe : son mari et elle avaient décidé de n'avoir que trois enfants, et puis elle se sent fatiguée, « plus fatiguée que les autres fois », anxieuse... L'ami médecin accepterait-il de l'aider" ? Elle ne se trouve en aucun cas légal d' "interruption de grossesse" et répugne à s'adresser à quelque "amateur-spécialiste" plus ou moins adroit... Peut-être des cachets, une piqûre de rien du tout ?... Elle n'est qu'au début. Alors, n'est-ce pas ? C'est si peu de chose...

L'invité ne répond pas et fait dévier l'entretien sur l'excellence des profiterolles au chocolat. Puis on sort dans le jardin. Un jour de presque printemps, sous le ciel bleu de l'innocence trois enfants jouent, hèlent, se poursuivent. Trois petits de onze à trois ans. Leur mère les appelle : « Véronique ! (comme Celle qui tendit son voile au Grand Souffrant). Martin ! (jadis le patron de ce petit garçon partagea son manteau...) Sylvie ! (le joli nom évocateur !) venez dire Bonjour au monsieur. »

Vous avez de bien beaux enfants ! s'extasie l'hôte, en retenant dans ses mains, faites pour panser et guérir, les six menottes échauffées par la course.

Des minois se tendent vers lui ; des yeux noisette, d'autres, bleus, s'illuminent – ce regard confiant de l'Enfance qui, d'emblée, a reconnu ceux qui l'aiment.

Et maintenant, allez jouer, ordonne le père, assez nerveusement. Et, dociles, les trois enfants s'éloignent sous les bourgeons qui rosissent déjà le bout des branches...

Alors, s'informe le médecin, d'une voix neutre, auquel de ces trois petits préférez-vous que je fasse une piqûre ?

La leçon fut comprise. Le quatrième naquit et prit sa place dans le berceau que n'occupait plus Sylvie.

Inconséquence au bêtise de beaucoup de femmes, même aisées ou riches – ô paradoxe ! On ne tuerait pas Sylvie, Martin ou Véronique... mais on tue l'Innommé. Or, comment une femme qui, dans la journée, s'est laissée arracher d'elle des ébauches de jambes, de bras, de têtes déjà lourdes ou juste dessinées peut-elle, le soir, aller border et embrasser ses enfants dans leurs petits lits ? Ah ! mesdames, vous n'êtes pas superstitieuses et on me disait, pourtant, que voyantes et devins faisaient fortune ! – Et si l'aile de la Mort, si sauvagement attirée sur votre toit allait s'abattre sur l'une de ces têtes brunes ou blondes si amoureusement caressées ? Véronique... Martin... Sylvie...

Hélène COLOMB

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, juillet 1973

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