Le
13 février 1971, l'Épiscopat catholique de France publiait
un long document (13 pages dactylographiées) pour présenter la
doctrine de l'Église en matière d'avortement. Cette note doctrinale
réprouve catégoriquement la suppression de l'embryon, quels qu'en
soient les motifs. « Une vie humaine, explique-t-elle,
n'appartient pas aux autres, pas même aux parents qui l'ont
conçue, ni d'ailleurs à l'État. » Elle pourrait
ajouter : « Pas même aux accoucheurs ! »
Cette déclaration avait été précédée, dès octobre 1970, d'un
communiqué de la Confédération nationale des Associations Familiales
catholiques, dont nous nous devons d'extraire au moins un
paragraphe :
« La
société, plutôt que de déserter ses propres responsabilités en
offrant aux mères la possibilité de tuer leur enfant, avec moins
de risques pour elles, devrait utiliser les progrès de la médecine
pour protéger l'enfant contre les malformations congénitales et
assurer à toutes les mères les conditions morales et matérielles
indispensables pour élever leur enfant. »
Cette
position n'est pas celle de la Fédération protestante de France
qui, dans un communiqué daté du 29 mars 1971, reprend
les thèses du docteur Peyret et tente de les étayer sur des arguments
moraux. Curieusement, la date de ce communiqué est également celle
d'un article publié dans "Le Monde" par le docteur Simon,
alors grand maître de la Grande Loge de France, et où sont affirmés
les mêmes principes. « Nous croyons, proclame
notamment le texte protestant, que, dans certains cas, il y
a plus de courage et d'amour à prendre la responsabilité d'un
avortement qu'à laisser venir au monde des vies qui seraient soit
menaçantes pour la santé physique ou psychique de la mère, soit
menaçantes pour leur propre viabilité future. »
Décidément,
c'est là qu'on pourrait dire que l'amour est aveugle. Et nous
nous demandons si les infirmes protestants partagent ce credo.
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, octobre 1971
|