La
majorité des chrétiens qui se réclament de
la Réforme condamnent la prise de position de la Fédération
protestante concernant l'avortement.
C'est l'affirmation du Pasteur Jean Almodovar de Toulouse. C'est
d'ailleurs ce qui transparaît dans la Christianisme du XXe
Siècle, à travers les critiques contre la procédure
de voter et la brièveté des discussions. C'est aussi
et dont témoigne la Faculté libre de Théologie
réformée.
Faculté Libre de Théologie Réformée
33, Avenue Jules Ferry
13100 AIX EN PROVENCE
Lundi
2 Avril 1979
Ayant
pris connaissance des "vux " adoptés par
l'Assemblée générale de la Fédération
protestante de France réunie à la Grande-Motte du
16 au 18 mars 1979, les professeurs soussignés de la Faculté
libre de théologie réformée d'Aix en Provence
tiennent à faire connaître leur net désaccord
avec le vote adopté sur l'avortement et la révision
de la loi Veil du 17 janvier 1975.
A
la lumière et sous la norme de l'Écriture Sainte-Parole
de Dieu, il
ne suffit pas d'affirmer que les enfants a sont une bénédiction
par laquelle Dieu veut enrichir les familles auxquelles il les
confie " ;
il
faut préciser aussi que l'enfant à naître
est déjà don de Dieu et créature à
son image ; de la conception à la naissance, l'enfant
est l'objet de la providence particulière de Dieu qui le
prépare à son existence post-natale ; l'enfant
à naître est déjà un être humain
qui doit être considéré comme tel dans toutes
décisions et actions touchant à son existence ;
l'avortement
est un meurtre ; pour le bien de la cité, de la famille
et de tout homme et de toute femme, l'Église a le devoir
de le rappeler, non pas pour « faire peser sur la
société des critères qui ne sont pas les
siens » mais pour éclairer la société
lorsque ses critères font fi du bien et du mal et de la
loi de Dieu dont l'uvre est inscrite dans les curs
des païens eux-mêmes ;
nous
tenons à souligner la contradiction entre le vu adopté
par l'Assemblée sur l'avortement et le vote adopté
par la même Assemblée sur la peine de mort ;
la "décision irréversible" invoquée
et condamnée quand il s'agit de criminels n'est plus invoquée
et condamnée quand iI s'agit de centaines de milliers de
vies innocentes ;
seule
une réflexion, dans la soumission à la Parole de
Dieu, sur le caractère sacré de toute vie humaine
permettrait de ne pas laisser les fidèles des Églises
protestantes dans une contradiction et une confusion aussi lamentables.
Pierre
Berthoud
Pierre Courhial
Eugène Boyer
Jean-Marc Daumas (assistant)
Gérald Boyer
William Edgar (chargé de cours)
Jean Brun (professeur associé)
Peter Jones
Pierre Chaunu (professeur associé)
Paul Wells
©
Laissez-les-Vivre SOS Futures Mères, juin 1979
|