Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
HISTORIQUE DE LAISSEZ-LES-VIVRE – SOS FUTURES MÈRES



IMPRIMERNotre VIIème Congrès

Le Congrès "Laissez-les Vivre", c'est comme une grande réunion de famille : les militants viennent de toute la France se "ressourcer" en écoutant les orateurs exposer d'une manière toujours neuve et dynamique les divers aspects du combat pour le respect de la vie ; ils viennent aussi mettre leurs expériences, leurs informations, leurs documents au service les uns des autres. C'est la joie de re retrouver plus actifs et plus convaincus que jamais, c'est surtout un immense travail dont les fruits seront à distribuer ensuite tout autour de soi. Pour une fois, on n'est pas seul : pendant deux journées trop courtes – on n'a même pas le temps de serrer toutes les mains, de parler à tous de faire le tour de toutes les questions – et aussi bien retenir ! On en a la tête quelque peu fatiguée... Oui, pour une fois, on n'est pas seul : on appartient à la grande famille de ceux qui croient au droit de vivre de chaque être humain sans exception, fût-il le plus minuscule, et qui sont bien déterminés à le faire respecter. II y a les "jeunes pour la Vie", pleins de l'ardeur de leurs 20 ans, il y a les familles nombreuses dont les membres de tous âges témoignent dé leur foi en la vie, il y a aussi les jeunes familles fières de leurs bébés dont les rires sont tout un programme ; et il y a le délégué venu entre deux trains malgré ses autres obligations et le prix du voyage, les fidèles amis d'Alsace, de Lille, de Marseille et de Bretagne, et des lointaines Pyrénées, et aussi la voisine de Montrouge qui a traversé la rue. Il y a l'équipe nationale au grand complet dont chaque membre spécialisé dans un des secteurs du combat est aussi indispensable à la bonne marche du Mouvement que chaque doigt au bon fonctionnement de la main.

Le Congrès, c'est aussi le dévouement discret et combien efficace de tous ceux qui, dans les coulisses, après des semaines d'une préparation minutieuse, veillent à la réalisation de tous les détails pour faire d'une telle manifestation une réussite : la salle est louée, éclairée, sonorisée ; les participants sont accueillis, les panneaux installés, les montages diffusés, les discours enregistrés, le matériel de propagande à la disposition de tous ; d'aimables personnes prennent note de vos désidérata, vous présentent les uns aux autres, vous écoutent inlassablement, vous orientent ; des puéricultrices diplômées gardent les bébés ; des estafettes tout sourires en polo LLV blanc ou orange se précipitent au moindre geste ; vous vous procurez sans peine livres et documentation. Vous avez pu enfin vous joindre aux longs et gais cortèges qui plusieurs fois sont allés jusqu'aux boulevards extérieurs lâcher les ballons qui doivent diffuser notre message d'espérance aux quatre coins de l'horizon. Dans cette ambiance vibrante, aucun visage n'est anonyme, et chaque bulletin d'adhésion reflète désormais un visage.

Les orateurs ont plus que jamais rivalisé d'ardeur et de conviction. Ce qui est particulièrement remarquable, c'est le regard audacieux que chacun d'entre eux nous invite à jeter sur la manière dont notre Société occidentale évoluée repose en réalité sur tout un tissu d'injustices que les lois d'avortement n'ont fait qu'accentuer.

Le Pr. Chauchard, ouvrant le Congrès, dénonce d'abord cette façade de grands mots dans laquelle nous baignons et qui masquent une affreuse réalité : les mêmes qui patronnent l'Année internationale de l'Enfance ont organisé l'assassinat prénatal ; ceux qui ont fait voter les lois permissives de dégradation des moeurs ont sans cesse à la bouche l'éloge de la Famille dont les conditions se dégradent de jour en jour ; des laboratoires s'enrichissent de chair humaine ; sous prétexte de "libération" la Femme est dénaturée et la Maternité dépréciée.

Mme Alix Gobry se lance alors avec ardeur dans le procès de toutes les injustices dont les femmes sont victimes et qui ont fini par causer la situation dramatique actuelle : sous-payées au travail, éreintées par la journée double, exclues des instances de décision de cette Société de type masculin où seules la profession et la rémunération sont considérées, et où donc leur compétence et leur dévouement de Mères n'ont pas cours, les femmes se vengent en prenant leurs enfants en otage. En refusant désormais de produire des enfants, elles ont fait de la Maternité un pouvoir redoutable : chacun traîne son dégoût de ne pas être aimé, et la Société disparaît inexorablement. Du coup, de victimes, elles se font complices de tous les égoïsmes qu'elles dénoncent. Mais la Maternité, c'est d'abord un privilège : c'est le bonheur d'aimer et d'être aimée qui réchauffe et qui rayonne. Et parce que le bonheur ne peut jamais s'édifier sur le malheur d'un autre, encore moins sur le cadavre de son propre enfant, la "Cause des Femmes", c'est d'abord la Cause des enfants. Et la Libération de la Femme, c'est la vocation de donner la vie accomolie sans faille. Que ce discours applaudi avec enthousiasme n'a-t-il été entendu de celles restées au-delà des murs du Congrès et à qui il s'adressait en réalité ?

Mme Rollin, en juriste avertie qui a pu observer que l'attitude de lâcheté et d'abondon du père est la plupart du temps à l'origine de l'avortement, fait des propositions de lois réalistes qui vont être étudiées par la Commission Juridique du Mouvement : paf ex., la présomption de paternité devrait être étendue au concubin qui pourrait tout comme le mari intenter une action en désaveu de paternité. De même, quand une femme est poursuivie pour sévices ou défaut de soins à enfants, que le père de ces derniers puisse être poursuivi comme complice si son comportement l'a mérité, alors qu'on a vu des procès scandaleux où le père ayant abandonné femme et enfants est simplement cité comme témoin !

Le Dr Di Vittorio, psychanalyste, de l'École freudienne de Paris, confirme avec beaucoup de verve les vues de Madame Rollin quant à la perception, par les femmes, du désir d'enfant. II souligne les contradictions de nos adversaires, imitant avec humour M. Mitterrand et finalement devant une salle éberluée relie la signification phallique à la métaphore paternelle !

Entre temps M. Sentis, sous-directeur au Collège de France, et économiste distingué avait démontré, sans réfutation possible, que la somme d'efforts et de travail fournis pour amener un enfant à l'âge adulte constitue du point de vue économique un investissement indispensable à la survie du pays. La non-prise en considération de cette donnée fondamentale par les indicateurs de l'activité nationale (le P.I.B. en particulier] fausse les comparaisons entre les niveaux de vie des différents pays. L'attribution d'un salaire maternel, en rétablissant les véritables priorités, aurait un effet positif sur l'emploi sans altérer l'équilibre budgétaire ni avoir d'effet inflationniste, contrairement aux théories de "l'école monétariste".

La conférence magistrale du Dr Delarue a ensuite suscité !'approbation passionnée de la salle. II s'agissait de l'euthanasie, cette horrible pratique déjà inscrite dans la loi Veil, qui s'étend, mais qui doit être entièrement rejetée car elle répond exactement à la définition juridique de l'assassinat : meurtre commis avec préméditation, quels qu'en soient les motifs et l'auteur. Encore moins que quiconque un médecin appelé par vocation à soigner, mais jamais à s'ériger en juge de la valeur d'une vie. Ce qui d'ailleurs n'implique pas un zèle thérapeutique abusif car s'acharner contre !'inévitable n'est pas une exigence éthique. L'obligation de soins ordinaires, la nécessité ou l'abstention Besoins extraordinaires doivent être laissés à l'appréciation de la conscience du médecin. Légiférer sur une obligation de soins minimum serait admettre qu'au delà tout est permis, donc légaliser implicitement l'euthanasie. Nous aurons aussi à lutter sur ce nouveau front du difficile combat pour le droit de vivre contre les maniaques de la mort des autres.

Le Dimanche matin, après des informations démographiques les congressistes discutent les motions, point par point ce qui donne lieu à de nombreux votes et à un échange en va et vient entre la tribune et la salle. Puis ce sont quatre carrefours simultanés. Chacun suivant ses goûts qui pour l'éducation des jeunes, qui pour !'action auprès des parlementaires. On souligne que l'éducation affective commence par un regard généreux et personnalisé sur !'autre. On constate, par ailleurs, que l'orientation prise par le mouvement aux dernières élections n'est désavouée par personne et trouve un accueil chaleureux. Pendant ce temps des réunions plus techniques ont lieu : l'une pour "S.O.S. Futures Mères", ce cœur de "Laissez-les vivre", l'autre, avec le Professeur Landes (Nancy) et le Dr de Montis (Paris) tant il est vrai qu'en Médecine, la science est dans nos rangs.

L'après-midi a vu se succéder à la tribune les orateurs les plus prestigieux devant une salle comble et enthousiaste présidée par M. Convent (de Malines), secrétaire généra! d'Europe pro vita. D'abord le Pr Baruk, psychiatre de renommée mondiale, admirable de bonté et de conviction, redit inlassablement son amour de la vie qui est sacrée puisqu'elle nous vient du Créateur qui nous demandera compte de la nôtre et de celle des autres : croire en la vie, c'est sauver des vies, ainsi que lui-même l'a toujours pratiqué malgré les défaitistes. La conviction entraîne la victoire, comme la guerre où le devoir a souvent galvanisé des héros, et celle du Pr Baruk entraîne l'adhésion et l'admiration de ses auditeurs.

Puis c'est le Dr Tremblay qui se taille un vif succès très mérité pour son étude passionnante et détaillée sur "la retraite de la mère de famille, moyen de promotion de la femme". Cette conférence redite aux Assises régionales de Dinan le 29 octobre a été plébiscitée là-bas comme ici : le Dr Tremblay, infatigable Secrétaire Général du Mouvement, est de ces précurseurs dont les idées justes et réalistes sauveront la situation si elles sont appliquées aussi vite qu'elles le méritent.

Le Père Oziol, dont la belle œuvre au service des débiles profonds vient d'être récompensée par le Prix "Laissez-les Vivre", touche ensuite tous les cœurs en parlant avec amour de ces déshérités dont la vie est pourtant aussi précieuse et aussi respectable qu'aucune autre, même si elle s'épanouit mieux dans les établissements spécialisés qu'il a fondés que dans leur famille où leur infirmité est cause de troubles. II nous rappelle que c'est à force de conférences, de contacts, de démarches, de congrès qu'a été obtenue la loi-cadre pour les handicapés du 30 juin 1975. Cet exemple vivifiant est encourageant pour "Laissez-les Vivre" qui va aussi à contre-courant.

A son tour, Mme Poullot avec son cœur de mère élargi à tous les enfants "S.O.S. F.M." qu'elle a sauvés, sait trouver les mots qui touchent pour dénoncer la misère maternelle rencontrée chaque jour : actuellement, en plein Paris, il y a des femmes enceintes qui ont faim, des jeunes ménages dans le plus complet dénuement, parce que la Maternité est traquée sournoisement, parce que l'individu seul ne peut s'affronter aux énormes rouages administratifs lents et impassibles. Ces témoignages irrécusables sont poignants et Mme Poullot fait appel aux forces et aux convictions de tous pour vaincre l'énorme barrage d'égoïsme et d'indifférence que doivent franchir les mamans en difficulté.

Avec le Pr Lejeune, c'est l'apothéose. Son aisance et sa simplicité emportent l'adhésion. II nous rapporte des faits et des chiffres irréfutables et en tire les conséquences pour notre action. Aux États-Unis, toujours en avance sur nous de quelques années, dans l'État de Californie, un crime passe en jugement : un bébé expulsé de l'utérus maternel par le chlorure de sodium à l'âge de cinq mois et demi et quand même vivant a été étranglé par son avorteur dans la couveuse où la sage-femme l'avait placé. La Cour conclut au non-lieu, parce que l'avortement est permis, à n'importe quel terme. Et de conclure : un enfant conçu actuellement en France a moins d'espérance de vie qu'un bébé naissant dans une population sous-développée où la mortalité infantile est de 250 ‰ compte tenu des avortements, elle est chez nous d'au moins 400 ‰ !!!

Après ce Congrès qui a excité à la fois notre indignation et notre enthousiasme, une seule attitude est possible pour les militants "Laissez-les Vivre" : une générosité toujours plus active et plus efficace au service des enfants à naître et de leurs mères.

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, décembre 1978

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE