Laissez-les-Vivre

Qui sommes-nous ?
Programme
Communiqués
Le "Courrier"
Publications
Diffusez vos idées
Adhérez
Liens
Archives

SOS Futures Mères

Qu'est-ce que c'est ?
Un cas SOS FM
Joindre une antenne
Aider SOS FM
Sa vie avant la naissance
Qu'est-ce qu'un avortement ?

DOCUMENTATION

Démographie mondiale
F.A.Q.

Nous contacter
LA LOI VEIL, SES PROLÉGOMÈNES & SES SUITES



IMPRIMERProcès de Lille

Présence

Les nombreux adhérents du Nord, mais aussi du Pas-de-Calais, de la Somme ou de la Région parisienne, qui sont venus à l'audience où devait être jugé le dentiste prévenu de 400 avortements clandestins ont clairement montré que l'opinion reste vigilante.

Comportement inqualifiable

D'entrée de jeu, une avocate de l'avorteur a déclaré que "Laissez-les vivre" étant fasciste, la défense quitterait la salle si nous n'étions pas déboutés sur le champ.

Le Tribunal n'ayant pas obtempéré, le prévenu prit un micro et déclara « ce sont des fascistes. On nous avait dit, au procès de Nuremberg, qu'ils n'auraient plus jamais la parole. S'ils sont là, moi je m'en vais ».

Et de partir, en scandant « Avortement libre et gratuit »précédé de ses trois avocats, de ses dix-neuf témoins et de ses deux cent supporters, pour se rendre à la Halle aux sucres, dont la salle avait été retenue d'avance.

Là, les témoins racontèrent comment ils avaient été avortés par le "bon docteur". Les journaux en firent chaude gorge, mais le tribunal n'en sut rien et ne condamna le prévenu que pour un seul avortement, celui qu'avaient révélé des poursuites pour détournement de mineure et qui avait entraîné des complications infectieuses.

Nos adhérents, restés dans la salle, à la différence de M. Dupin, apprirent beaucoup de choses qui n'étaient pas toutes à l'honneur du prévenu. Ils apprirent, en particulier, que pour savoir si une grossesse est de 10 ou de 17 semaines, M. Dupin perce l'œuf avec une tige de métal graduée, ce qui a l'inconvénient, quand la grossesse est avancée, de le mettre dans une situation dont la femme ne peut sortir sans accident.

Le prévenu voulait sans doute cacher cela à ses supporters, des supporters qui peuvent être des clients tant qu'ils auront confiance dans la technique de M. Dupin.

Mais "Laissez-les vivre" lui, ne craint pas l'objectivité et relève dans le jugement ce qui suit :

Courant juin 1976, les services de Gendarmerie de Lille diligentant une enquête relative à des faits d'excitation de mineure à la débauche, constataient que X âgée de 27 ans, avait été avortée clandestinement...

Le 10 janvier, Dupin tentait d'avorter la jeune femme selon la méthode de Karman. N'y parvenant pas il se contentait essentiellement de sectionner le cordon ombilical pour interrompre la grossesse et provoquer ultérieurement une fausse couche.

Le lendemain, X était admise dans un état grave à la Clinique Obstétricale Y...

Pour sa défense, Dupin... a par ailleurs affirmé n'avoir jamais exigé plus de deux cents francs (200,00 F) de ses patientes, ajoutant que ces sommes ne lui étaient pas destinées, mais servaient à alimenter les fonds du mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception. (M.L.A.C.)...

L'expertise médicale fait état des mauvaises conditions d'hygiène dans lesquelles l'avortement a été effectué. Les experts ont notamment déploré l'usage d'un hystéromètre et celui d'un médicament particulièrement nocif, le méthergin. Ils ont, en outre, mentionné que « les techniques employées par l'inculpé, bien qu' entraînant nécessairement la mort du fœtus, étaient dangereuses et susceptibles d'amener par une rétention placentaire une infection et des hémorragies »...

Dupin et la M.L.A.C. réclament non seulement la liberté totale de l'avortement et sa gratuité mais encore sa "démédicalisation".

Dupin n'a jamais pu expliquer de façon satisfaisante cet échec qui semble prouver son erreur en ce qui concerne la "démédicalisation" nécessaire de l'avortement ; la gêne qu'il en a éprouvée peut expliquer dans une certaine mesure l'aveu spontané de 400 avortements antérieurement pratiqués sans aucun incident, ainsi que son refus d'accepter les débats à l'audience sous le prétexte de la présence de "fascistes", qualificatif qu'il applique à l'association et au syndicat qui se sont constitués parties civiles...

Attendu que Dupin fait l'objet de bons renseignements et n'a pas d'antécédents judiciaires ; qu'il n'est pas douteux qu'il agi par idéal ; que le seul avortement dont il est reconnu coupable a été réalisé peu aprés l'intervention de la "loi Veil", sur une jeune fille qui normalement aurait dû pouvoir bénéficier d'une interruption volontaire de grossesse dans le cadre légal mais qui s'est heurtée aux difficultés d'application de la loi ; qu'il convient dans ces conditions de ne prononcer qu'une peine de principe.

Et vous, peuple français, estimez-vous que c'est faire justice pour quatre cents bébés assassinés !

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, mai 1978

REMONTER EN HAUT DE LA PAGE