À
L'INITIATIVE DE LAISSEZ-LES-VIVRE, LE SERVICE SOS FUTURES MÈRES
EST À L'UVRE DEPUIS 1972
Créée
à l'assemblée constitutive du 27 novembre 1970 (déclaration
légale au J.O. du 21 janvier 1971), l'association Laissez-les-Vivre
est la plus ancienne de toutes les associations spécifiquement
pro-vie qui existent aujourd'hui. Elle a, la première,
constitué un corpus doctrinal sur les divers aspects
de la lutte contre l'avortement légal et entendu, dès
l'origine, compléter ce travail par l'aide concrète
aux futures mères menacées par l'avortement.
Alors
que l'on n'en était encore qu'à la préparation
psychologique de l'opinion en vue de lui faire accepter la loi
Veil, et que la pratique de l'avortement se réfugiait dans
la clandestinité, le professeur Paul Chauchard, alors président
de Laissez-les-Vivre, écrivait, dans le premier
éditorial, du Courrier ( n° l, janvier 1971,
p.3), sous le titre Au-delà des interdictions et des
autorisations : « La femme qui se découvre
enceinte et pense que cela ne lui est pas possible, a besoin immédiatement
d'une aide psychologique, d'un soutien, d'une amitié cordiale.
Elle aura certes besoin d'une aide matérielle, mais immédiatement
il faut la sortir de l'angoisse et de l'affolement. L'expérience
montre qu'un appui affectif et affectueux qui ne donne pas de
" bons " conseils ou des directives moralistes aide à se
reprendre, y voir clair et trouver la possibilité d'accepter
l'enfant. (...) Prenons donc conscience de notre responsabilité
dans les avortements qui se passent à notre insu dans notre
quartier. Nous pouvons dès aujourd'hui les empêcher,
si nous y croyons, jusqu'à accepter de perdre notre temps
pour cette entraide, qui ne s'arrête pas à la naissance.
(...) Face à l'engagement des militants de l'avortement,
nous avons besoin de l'engagement passionné de militants
faisant l'impossible pour aider les mères désespérées
à pouvoir assumer leur maternité ».
Immédiatement,
surtout après la grande réunion de la Mutualité
du 5 mars 1971, tenue sous la présidence de Mme Marie-Madeleine
Dienesch, ancien secrétaire d'État à l'Action
Sociale, LLV reçut « le S.O.S. de
futures mères qui voulaient sauver leur enfant des pressions
d'un entourage enclin à l'avortement. Très naturellement
ces futures mères attendaient que LLV prenne fait et cause
avec elles, dans la lutte pour la vie ». (Courrier
n° 14)
C'est
donc selon ces objectifs et pour répondre à des
demandes instantes que, dès avant la loi Veil se structura
empiriquement et se développa une activité d'aide
et de solidarité visant à faciliter l'accueil de
l'enfant. Dans le numéro 8 du Courrier (novembre-décembre
1972), une brève note indique l'orientation prise par cette
activité : « Notre service "S.O.S. futures
mères" prend une importance croissante. Il aura permis,
en 1972 le sauvetage, avec leur enfant, de plusieurs jeunes femmes
en détresse dont, pour certaines, l'entourage exigeait
l'avortement ». Avec l'expression "SOS Futures
Mères", appelée à la notoriété,
qui apparaît ici pour la première fois, s'institutionnalise
donc peu à peu la pratique elle-même, au point que,
en 1975, l'année de la loi Veil, il apparut indispensable
de modifier officiellement le nom de Laissez-les-Vivre en Laissez-les-Vivre
- SOS Futures Mères.
Actuellement
la structure du mouvement est constituée de délégations
régionales ou départementales et d'un réseau
national d'antennes
téléphoniques
en renouvellement permanent et constamment tenu à jour,
où les répondantes du SOS Futures Mères sont
au service des futures mamans qui font appel à elles, soit
pour se faire soutenir en vue de pouvoir mener à terme
leur grossesse, soit pour se faire aider à accueillir dignement
leur enfant. Il s'agit présentement du plus ancien réseau
de France, mis en place en vue de l'aide à la maternité
et son action est, pour ainsi dire, quotidienne. Sa responsable
actuelle, une ancienne infirmière en chef du service néonatal
d'un hôpital public, est la quatrième depuis la création
du service SOS Futures Mères de LLV - SOS FM. Le réseau
qu'elle anime est soutenu par un ensemble de personnes qui, à
travers la France, tricotent des layettes ou des petites couvertures,
s'emploient à diriger vers nous les dons d'objets de bébé
de première nécessité qui nous permettent
des assistances immédiates. La brochure du XXVème
anniversaire (1996) : Mon bébé m'a sauvée
du trou noir relate quelques cas significatifs des sauvetages
auxquels le SOS Futures Mères a participé ces dernières
années.
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