Défendre
la vie prénatale contre les avorteurs, c'est défendre
les médecins et le personnel sanitaire de la tentation
d'infidélité au but de l'acte médical qui
est au service de la santé et de la vie; soigner pour guérir
et collaborer à une hygiène préventive. Un
médecin ne saurait sans se dénaturer devenir un
avorteur et si la loi exige des avorteurs, il faut embaucher des
techniciens de l'assassinat qui ne sauraient être des médecins
ou des sanitaires. Laissez-les Vivre s'exprime dans les
professions de foi du Professeur Lejeune (Les
médecins dénaturés) ou du Docteur
Tremblay (Nature et définition
de l'acte médical). C'est l'intérêt des
malades et de la société que les médecins
ne tuent pas. C'est aussi l'intérêt des médecins
et de leurs collaborateurs qui ne peuvent conserver leur équilibre
en faisant oeuvre de mort, qu'ils en soient ou non conscients.
Tous les sanitaires ont droit à la clause de conscience
de refus de collaborer en quoi que ce soit au meurtre, mais ceux
qui acceptent doivent être guéris de leur vocation
morbide.
L'avortement
est contraire à la médecine car il tue l'enfant
mais aussi à cause des dangers qu'il présente pour
la vie et la santé physique et psychique de la mère
quels que soient les progrès des techniques. La différence
a cessé d'être grande entre l'avortement médical
et non médical, clandestin et légal. C'est un mensonge
que de faire de l'avortement un acte anodin.
C'est
aussi un mensonge que de parler d'avortement thérapeutique.
Ce n'est pas une thérapeutique pour l'enfant, ce ne l'est
pas non plus pour la mère car la grossesse malgré
ses risques n'est pas une maladie. Mensonge absolu que de baptiser
thérapeutique un avortement qu'on justifie par la fatigue,
la pauvreté, les conditions socio-économiques, la
peine d'avoir un enfant anormal. Mais au sens traditionnel, supprimer
une grossesse dangereuse pour la santé ou la vie de la
mère, les progrès de la médecine font que
cela ne se pose plus: la loi qui autorisait en France cet avortement
était de moins en moins appliquée faute de clients,
une tuberculeuse, une cardiaque supportent mieux grossesse qu'avortement,
une bonne psychothérapie supprime les indications psychopathiques,
enfin une césarienne n'oblige plus à tuer l'enfant
dans un accouchement difficile. En fait, II était faux
d'affirmer un choix odieux entre mère et enfant : on choisissait
de tuer l'enfant parce qu'il semblait que cela avait des chances
d'être mieux pour la mère sans certitude absolue.
Aujourd'hui le médecin digne de ce nom sauve la mère
ET l'enfant.
Médecins
et sanitaires n'ont ni à autoriser et s'autoriser l'avortement
par fausse charité, ni à l'interdire au nom de leur
propre morale : leur rôle est important mais non exclusif
dans le prévention de l'avortement. Connaissant la réalité
de l'avortement ils ont à l'expliquer pour convaincre la
femme de son erreur et ils ont à l'aiguiller sur ceux qui
pourront l'aider à ne pas avorter. Ils ont à militer
pour une société d'accueil à l'enfant qu'il
soit normal ou handicapé.
C'est
dans le même esprit que doit être abordé le
problème de l'euthanasie, cet avortement postnatal des
vies handicapées.
Pour
prévenir l'avortement, le médecin n'est pas un technicien
de la contraception : il a à expliquer en quoi consistent
les techniques sans dissimuler leurs inconvénients et à
contribuer à l'éducation du contrôle de soi.
P.
Chauchard
© Laissez-les-Vivre
SOS Futures Mères, mai 1978
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