L'Église orthodoxe comptée parmi les "ennemis" de l'homosexualité, le président Poutine présenté comme un "total homophobe", des femmes licenciées « en raison de leur orientation sexuelle » particulière et qui n'osent pas attaquer leur employeur en justice, une responsable d'association lesbienne moscovite qui doit s'expliquer auprès des autorités pour obtenir son visa de sortie vers l'étranger, des députés qui ont déposé un amendement rétablissant des peines d'emprisonnement pour les homosexuels, dans le cadre d'un mouvement visant à « renforcer les mœurs de la société et la santé des citoyens », voilà, en effet, de quoi bouleverser sodomites et saphistes russes.

On admirera, toutefois, la parfaite connaissance, par la responsable d'association ci-dessus, de la dialectique en usage en occident : « C'est désagréable et franchement ridicule qu'au moment même où des pays européens autorisent le mariage homosexuel, nous soyons sur le chemin du retour vers l'âge de pierre. »

L'homme civilisé doit-il être amené à croire que beaucoup de choses étaient meilleures pour la vie en société à l'âge de pierre que de nos jours ?

Au fait, à Zanzibar (Tanzanie) le parlement local vient d'adopter, contre l'homosexualité, des mesures répressives particulièrement dures. Prises sur le fait, les femmes risquent désormais sept ans de prison ; dans la même situation les homme en risquent vingt-cinq. Sodomiser un enfant fait encourir la prison à perpétuité.

Ces Africains-là prétendent que l'homosexualité n'a rien d'africain, et que ce problème a été introduit chez eux récemment par le tourisme européen.

Nous laissons l'intello de base se laisser écarteler entre le mythe du progrès, l'ethnophilie et la préhistoire.

Selon l'agence de presse indépendante Altermedia, les bébés sont de retour en Russie.
Après le reflux de l'avortement, sous l'influence conjointe de l'enseignement de l'Église et du retour des valeurs familiales, la croissance économique et l'augmentation des revenus réels depuis la fin de la décennie 1990, auraient mis en marche le processus d'un véritable "baby boom".

On peut espérer que la Russie échappera à l'inévitable déclin auquel la vouaient les projections publiées par l'O.N.U. l'an dernier, par la perte d'un quart de sa population d'ici à 2050.(cf. notre Courrier "électronique" N° 12, de juin 2003).

Selon le Comité d'État aux statistiques de la Fédération de Russie, en effet, la natalité, en 2003, se serait accrue de 6,1 % par rapport à 2002. Certes, venant de très bas, le taux de natalité russe est encore largement insuffisant pour assurer le renouvellement des générations, mais, avec les mesures familiales prises par le gouvernement, la situation démographique est sur la voie du rétablissement.

Le chef de chaire du département de sociologie de la famille de l'université de Moscou déclare que pour faire progresser le taux de natalité, « il faut accroître le prestige de la famille nombreuse, accorder toutes sortes d'avantages sociaux aux familles ayant des enfants. » Le vice-président du comité de la Douma pour les organisations sociales et religieuses déclare dans le même sens : « Nous avons proposé au nouveau gouvernement d'augmenter les allocations aux enfants, d'accorder des crédits-logements aux jeunes ménages, de relever les prestations aux familles nombreuses et aussi de promouvoir la valeur de la famille. »

L'importance du problème a fait que la création d'un Conseil pour la politique démographique près le chef de l'Etat est officiellement envisagée.
En attendant, les mesures concrètes en faveur des familles, que nous avons déjà évoquées (cf notre article "La Russie vient en aide aux futures mères") se poursuivent. A l'allocation fédérale versée pour la naissance de chaque enfant, s'ajoutent maintenant des allocations régionales et des primes versées par certains employeurs. A Moscou, la municipalité verse une prime spéciale pour le premier enfant des couples âgés de moins de 30 ans, prime qui est doublée pour le troisième. Le chef du service municipal de la santé de Saint-Pétersbourg indique que la ville verse une somme pour la naissance de chaque enfant plus une allocation mensuelle pour les achats nécessaires au bébé.

Dans ces deux villes, les jeunes parents bénéficient d'une assistance particulière dans leurs recherches d'emploi et certaines régions ont pris des mesures spectaculaires pour le logement.

Selon le vice-premier ministre chargé de la santé et du développement social, ces mesures toutes récentes ont eu pour résultat que, dans vingt-deux régions, le rapport s'est inversé entre les naissances et les décès, les premières dépassant maintenant les seconds.
l'honnête homme ?

Après Paris, Berlin, Rome, villes où, comme chacun sait, règne la plus agréable et consensuelle démocratie, les homosexuels pourront-ils étaler leur fierté et leur prosélytisme dans la capitale de la Fédération de Russie ?

Il semble que ce ne soit pas dans les autres pays d'Europe, de plus en plus ouverts à ce type de liberté (et de plus en plus restrictifs sur les autres), que la Douma nouvellement élue cherche ses principes de philosophie politique.

Adoptée en effet en première lecture, une loi restreint considérablement le droit de manifester. Outre certaines limitations de lieu (interdiction à proximité des bâtiments administratifs) et de moyens (interdiction des haut-parleurs), elle donne expressément aux autorités locales le droit d'interdire toute manifestation dont l'objectif et la forme iraient à l'encontre « des normes communément admises de la morale. »

Tout récemment, une jeune femme russe visitant Paris disait, en voyant un panneau publicitaire présentant une situation assez osée : « Pourquoi aurions-nous besoin de cette liberté-là ? Notre liberté à nous, c'est de vivre tranquilles. »

La liberté du "libéral" ne serait-elle pas la même que la liberté de l'honnête homme ?

L'année dernière (16 mai 2003), nous rapportions une information de la presse russe selon laquelle, les autorités d'une ville du sud de la Russie, non loin de Tsarytsin, avaient décidé qu'à toute femme mariée, qui s'engagerait à donner naissance à au moins trois enfants, il serait procuré gratuitement une maison d'habitation, dont la propriété lui reviendrait de plein droit au bout de cinq ans si elle avait rempli son engagement maternel. A cette mesure typiquement " pétainiste ", une condition passablement réactionnaire : que le mari ne soit ni un ivrogne, ni un drogué.

C'est une adaptation nationale de cette disposition que vient d'annoncer le ministre du travail, avec un objectif ouvertement nataliste: la Fédération de Russie s'engage dans un programme de construction de logements subventionnés pour les jeunes couples, ce qui, précise le ministre, « permettra d'avoir entre 110 000 et 120 000 naissances supplémentaires chaque année. »

Et comme si tout cela ne suffisait pas, il est précisé, horresco referens, que le bénéfice de tels logements sera réservé aux couples d'origine russe.