Après
la non-réforme de 2003, l’escroquerie de l’adossement
des "régimes spéciaux" (E.D.F.-G.D.F.,
S.N.C.F., R.A.T.P., LA POSTE) au régime général,
qui verra les retraites de ceux qui ont payé le plus pendant
la plus longue durée, amputées au profit de ceux
qui ont payé le moins pendant le moins de temps, et les
menaces (c’est le moins qu’on puisse dire) sur les
capacités du Fonds de réserve des retraites, le
Conseil d’orientation de retraites fait état de projections
alarmistes pour les années à venir. En 2020, le
besoin de financement supplémentaire sera de l’ordre
de 18 milliards d’ "euros", (avec, en faveur des
3,5 millions de retraités privilégiés, selon
un calcul fait en 2000 par le docteur Gérard Maudrux,
un coût pour la collectivité supérieur à
celui des 15 millions de retraités du privé) ; et
ce besoin de financement passera à 112 milliards en 2050,
représentant alors 3,1% du P.I.B.
Et
cela, en imaginant la situation économique la plus favorable,
alors que la Commission européenne vient encore de demander
à la république française un effort supplémentaire
pour ramener son déficit public dans les normes du Pacte
de stabilité.
Récemment,
constatant l’érosion du pouvoir d’achat des
retraités, leurs syndicats estimaient qu’à
court terme, des centaines de milliers d’entre eux
se rapprocheraient du seuil de pauvreté.
LLV
– SOS FM n’a cessé dénoncer cette
paupérisation inévitable comme l’une
des manifestations les plus radicales de la culture de mort
et a fixé à cet égard le seuil de 2006 comme
le grand tournant à partir duquel le nombre des nouveaux
retraités doublant chaque année, pour maintenir
le niveau actuel des retraites, la charge pesant sur un cotisant
actif devrait être, en 2040, dix fois supérieure
à celle qui pesait en 1980, ce qui est évidemment
impossible.
En
marge de cette situation, un correspondant nous écrit :
« Nous avons eu cinq enfants, ma femme n’a donc
pas pu "travailler". Elle n’a donc pas de retraite.
Nos cinq enfants travaillent et cotisent à notre système
par répartition (…) mais non pour leur mère
qui n’a pas eu de revenus, mais pour la voisine, restée
célibataire et sans enfants, qui a bénéficié
d’un salaire et reçoit une retraite. Nous marchons
sur la tête. »
C’est
le moins qu’on puisse dire ! Du moins, la culture de mort
est-elle logique avec elle-même. On se souvient du tollé
provoqué par Alfred Sauvy lorsque, en
1987, devant les perspectives catastrophiques de l’avenir
des retraites, il avait, dans son ouvrage, L’Europe
submergée, proposé de moduler le montant des
retraites de chacun en fonction du nombre d’enfants élevés.
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