Constitutionnellement, les résultats du referendum portugais (59 % de "Oui " à la dépénalisation jusqu’à la 10ème semaine) n’imposent pas le changement de la législation. Il aurait fallu pour cela que le nombre de votants atteigne les 50 % du corps électoral, ce qui n’a pas été le cas.

Cependant les avortistes crient victoire, et les commentateurs insistent lourdement sur le grave revers essuyé par l’Église, qui s’était lancée à fond dans la lutte en faveur du "Non". Piégée par son légalisme, puisqu’elle enseigne, au Portugal comme en France, que voter est un devoir, elle s’est privée du seul moyen d’action efficace : vider la consultation populaire de sa substance, justifiant ainsi toute initiative d’insoumission civique.

A cause de ce faux pas démocratique de l’Église portugaise, la majorité de gauche du parlement n’a plus qu’à voter la légalisation prévue.

Selon une pratique qui ne scandalise plus personne, le suffrage populaire ne sert plus que de procédure d’enregistrement des décisions prises par les cénacles politiques mondialistes.

Déjà refusée par référendum, la légalisation de l’avortement sera, le 11 février, soumise une nouvelle fois à l’approbation des électeurs portugais. Si elle était encore refusée, nul doute qu’une nouvelle consultation populaire aurait lieu. Si elle est adoptée, il ne sera démocratiquement plus question de revenir sur cette légalisation.